Ortograf: comment réussir la réforme impossible






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« Seule une réforme profonde pourrait apporter à l'orthographe du français les améliorations nécessaires, et une réforme profonde est aujourd'hui impossible » ( Nina Catach; «L'orthographe»; coll. «Que sais-je?»)




Sommaire



1°) Intérêt et difficultés de la réforme.


a) La réforme nécessaire.


b) Difficultés dues au conditionnement collectif


c) Difficultés d'optimiser la réforme



2°) La réforme évidente.



3°) La piste qui aurait été très facile dans le cadre d'un despotisme éclairé.



4°) Les contraintes du processus démocratique:

Les moyens élémentaires pour initier le débat: le système de tracts. Version internet et version papier. Facteur limitant actuel : les médias.



5°) les pistes pour progresser


A) Utilisation de l'effet de scandale.


B) Les orthographes provocantes de la pub.


C) Les progrès de l'informatique: alphabet gréco-latin universel et alphabet phonétique français


D) Utilisation des alphabets enrichis, dans le cadre de l'orthographe actuelle, pour l'apprentissage de la lecture et de l'écriture.


On dispose ainsi d'un grand nombre de mots supplémentaires dont l'écriture devient phonétique, ce qui permet de les utiliser avec la "méthode syllabique".


E) Utilisation de l'alphabet phonétique français pour indiquer la prononciation normale des mots français, de manière plus confortable et plus lisible que l'A.P.I. utilisé actuellement à cette fin.


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6°) Intérêt et limites des simplifications radicales immédiates.


Initiatives de Mario Périard et de Hans-Jürgen Kolbe: intérêt


Les points faibles:


A) L'inventaire des sons retenus


B) Le choix de certaines lettres adoptées


C) Trois pistes inutilisables:

- celle des progrès de l'informatique,

- celle de l'utilisation des alphabets enrichis, dans le cadre de l'orthographe actuelle, pour l'apprentissage de la lecture et de l'écriture

- celle de l'utilisation de l'alphabet phonétique français pour indiquer la prononciation normale des mots français, de manière plus confortable et plus lisible que l'A.P.I.


D) Trois pistes négligées:

- Information du public pour exploiter l'avancée de l'initiative pédagogique québecoise,

- Orthographes provocantes de la pub: les mettre en valeur, les encourager et les orienter judicieusement.,

- Provoquer la polémique pour ne pas la subir


E) Intégration naturelle des initiatives indépendantes dans un même mouvement d'ensemble.



7°) Les deux problèmes de normalisation:


- définir en détail la liste des sons qui sont les constituants normaux du français parlé

- choix des graphismes.


Fin du sommaire


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Ortograf: stratégie pour réussir la réforme "impossible"



1°) Intérêt et difficultés de la réforme.

Pourquoi la réforme considérée comme nécessaire paraît impossible.



a) La réforme nécessaire.


Si la vieille bataille de l'orthographe ne suffit pas pour confirmer la nécessité d'une véritable réforme, avancée par Nina Catach, on peut encore invoquer notamment:

- le fait que l'orthographe n'est que très rarement maîtrisée correctement par les adultes,

- le temps consacré à l'école, d'une manière ou d'une autre, pour son apprentissage,

- le fait que le pourcentage de dyslexiques est deux fois plus élevé en France que dans un pays comme l'Italie où la langue s'écrit pratiquement phonétiquement,

- le fait que les jeunes enfants sont autonomes pour lire et pour écrire au bout de quelques mois dans le cas où leur langue s'écrit phonétiquement.



b) Difficultés dues au conditionnement collectif


La première raison qui fait considérer comme étant impossible cette réforme tant souhaitable est liée au conditionnement collectif séculaire, qui entretient efficacement ce que l'on peut appeler le "préjugé orthographique".


En fait, si les parents et les éducateurs concourent spontanément à la justification et à la valorisation de notre manière d'écrire actuelle, c'est parce que nous ne pouvons pas nous passer, pour la communication écrite, d'une même norme connue et pratiquée par tous. C'est alors une nécessité pour les enfants de l'acquérir à l'école.


Or, le discours qui sert à motiver les enfants dans ce difficile apprentissage amène en fait à dévaloriser et à mépriser toutes les écritures déviantes. Une rationalisation de l'orthographe est alors perçue comme un appauvrissement de la langue. Le spectacle d'un texte écrit avec une orthographe radicalement simplifiée fait basculer du côté des sceptiques un public non préparé qui s'intéresse à la question.


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c) Difficultés d'optimiser la réforme


La deuxième raison qui fait croire à l'impossibilité de la réforme, c'est justement la difficulté de définir le nouveau code et le risque très réel de déstabilisaton des usagers dans l'inévitable période de transition.


En raison des difficultés pressenties, la quasi totalité du public opte naturellement pour le mirage des réformes modérées.


Si l'on s'en tient aux partisans d'une réforme profonde, c'est à dire aux partisans d'une écriture phonétique, sur le principe "une lettre par son, un son par lettre", on constate bien qu'ils proposent pour la plupart des écritures très voisines les unes des autres. Mais quelques différences subsistent, d'une part au niveau de l'inventaire des sons retenus comme étant les constituants normaux de la langue française, d'autre part au niveau des lettres adoptées pour traduire quelques une de ces sons.


Or, la nouvelle norme à adopter devant être acceptée par l'ensemble des usagers, la question du choix définitif de l'inventaire des sons et des lettres correspondant à ces sons dépasse les compétences de simples mouvements militants.


Cette question risque d'être paralysante pour l'action de ces mouvements, et il est indispensable de pouvoir avancer sans qu'elle soit règlée complètement. Il s'agit d'abord de pouvoir prendre un poids suffisant pour provoquer le basculement d'opinion nécessaire.


Diverses pistes permettent de progresser sans attendre d'avoir réalisé l'unanimité sur cet inventaire détaillé des sons à prendre en compte et sur le choix détaillé des graphismes représentant ces sons.




2°) La réforme évidente.


En y regardant de près, il est évident que les avantages apportés par une véritable réforme peuvent surpasser de manière incommensurable les difficultés de la réforme elle-même. En fait, la somme des inconvénients de l'orthographe actuelle a toujours été sous-estimée pour la bonne raison que, devant l'impossibilité apparente de la réformer, il fallait bien s'en accommoder en évitant de se lamenter. Il fallait donc cacher ses défauts.


Etant donné que les avantages d'une vraie réforme surpassent très largement les inconvénients qu'elle est susceptible d'apporter, on est certain de pouvoir trouver au moins une piste pour sortir de l'impasse. En fait, on en trouve cinq ou six.



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3°) La piste qui aurait été très facile dans le cadre d'un despotisme éclairé.


Il existe en fait bel et bien quelques codes pour écrire phonétiquement le français. Notamment, la prononciation normale du français standard est indiquée dans certains dictionnaires à l'aide de caractères spéciaux.


Ces caractères sont ceux de l'alphabet phonétique international ou API. Cet alphabet qui dormait, semble-t-il, dans des tiroirs a été remis au grand jour un peu avant 1980. Ses lettres sont même apparues à cette époque, sans tambour ni trompette, dans les manuels scolaires élémentaires.


Concernant l'utilisation qui a été ainsi faite de cet API, trois évidences sautent aux yeux:


a) en raison du choix des graphismes utilisés l'utilisation de l'API est très malcommode pour ses usagers,


b) ça n'a pas empêché qu'il puisse être adopté sans que personne n'émette la moindre protestation,


c) si, à la place de l'API, on avait choisi des graphismes présentant le maximum de confort pour les usagers, son utilisation se serait généralisée progressivement , en douceur et sans apporter le moindre risque de déstabilisation de la langue.


On aurait donc pu réussir, sans la moindre récrimination, la réforme profonde considérée comme nécessaire pour les intérêts des nouvelles générations et pour l'avenir de notre langue.


Autrement dit, à condition d'être conscient de la nécessité de réformer l'orthographe , un despote éclairé aurait eu les moyens de démarrer le processus de réforme, sans même en annoncer la couleur, simplement en mettant en place un alphabet phonétique français judicieusement conçu et en le faisant utiliser, dans un premier temps, de manière aussi marginale que l'API.


La particularité du mouvement Ortograf, c'est justement de proposer la création d'un alphabet phonétique français, pour indiquer, dans un premier temps, le plus confortablement possible, mais dans le cadre d'une utilisation marginale, la prononciation normale des mots français.


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4°) Les contraintes du processus démocratique


Seule une décision autoritaire pourrait avancer l'argument: "la réforme est un mauvais passage, mais, après, ça ira beaucoup mieux". Les gens qui nous gouvernent n'en prendront pas le risque. Ils ont beaucoup d'autres dossiers importants à gérer et peu de temps pour nous écouter, au milieu de beaucoup d'autres citoyens.


Pour que le projet Ortograf puisse être pris par eux en considération, il faut donc d'abord qu'il puisse prendre sa place dans l'opinion, dans le cadre du débat démocratique.



Pour lancer le débat: les moyens élémentaires de communication


L'outil souple et économique pour se faire connaître, c'est un système de tracts.


En jouant sur le contenu des tracts et sur leur longueur, on dispose d'une documentation d'ensemble riche et réactualisable de manière très souple. Elle permet de toucher de manière ciblée les publics les plus divers et les plus larges, mais aussi d'apporter une information plus approfondie aux personnes intéressées.


Depuis mars 2007, chaque tract a deux habillages: la version internet et la version papier, cette dernière pouvant naturellement être chargée également sur internet.


Dans un première tentative effectuée en 1985, un seul tract intitulé: "Viv la dézinvoltur!" a eu un succès médiatique qui a permis de démarrer à l'époque une association dénommée: "Ortograf-ADEC". Celle-ci s'est enlisée par la suite. Depuis le redémarrage des opérations début 2005, une panoplie comportant entre 100 et 200 tracts différents a été développée, et le facteur limitant actuel , c'est le mutisme des médias.


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5°) les pistes pour progresser


Dans un premier temps et à la manière d'une graine qui germe, l'opération Ortograf doit trouver les terrains où elle a des chances de progresser, sans mise de fonds préalable.


Les pistes proposées doivent donc offrir à chaque instant des avantages supérieurs à leurs inconvénients.


Chaque effort demandé à qui que ce soit doit immédiatement être payé en retour d'une manière ou d'une autre, sur le principe: "gagnant-gagnant". Ceci donne les possibilités suivantes:


A) Première piste: utilisation de l'effet de scandale.


Avec l'effet de scandale utilisé dans un grand nombre de tracts, le lecteur est payé en amusement pour l'attention qu'il veut bien apporter aux documents en question, et il a tout le loisir de les rediffuser pour amuser à son tour d'autres personnes, simplement à titre d'information, sans avoir à s'impliquer personnellement.


L'effet de scandale a été utilisé une première fois avec succès dans le tract ancien : "Viv la dézinvoltur!", (1985). Dans une première phase, on l'obtenait en utilisant simplement de manière caustique les propos distants et désabusés tenus par les spécialistes de l'orthographe.


Il suffisait de reprendre, avec des formules à l'emporte-pièce, par exemple, les informations concernant le caractère aléatoire ou arbitraire de ses origines, ou bien les considérations reconnaissant le frein qu'elle constitue pour le rayonnement de la francophonie aussi bien que les difficultés qu'elle apporte à nos écoliers.


Dans une deuxième phase, les réactions hâtives et précipitées des défenseurs de l'orthographe ont donné l'occasion de retourner, à leur encontre, de nombreuses maladresses d'argumentation.


Le vivier des révélations à scandale s'avère être de plus en plus fécond à mesure qu'on établit des liens entre l'orthographe et les drames qui ont jalonné tout particulièrement notre histoire depuis quatre siècles, et surtout les liens entre l'orthographe et nos problèmes actuels de société: crise du système éducatif, chômage des jeunes, nouvelle pauvreté, délinquance, racisme.


Enfin, autre potentialité pour utiliser l'effet de scandale, l'analyse rigoureuse des réactions et des comportements des défenseurs de l'orthographe, par exemple sur un forum consacré à l'éducation, amène à confirmer de plus en plus un lien très fort entre notre orthographe et une certaine mentalité, la "mentalité de l'orthographe".


Si les fondamentaux d'une école, c'est essentiellement apprendre à écrire ce qui ne se prononce pas, ce n'est pas forcément positif pour la formation de la rigueur logique, ça pourrait bien permettre de lourdes incohérences au niveau des comportements.


Si l'art de "motiver" les élèves dans l'apprentissage d'une norme qui leur est nécessaire, ça consiste à les amener à s'accommoder d'une manière d'écrire qui, dans sa raison d'être, est essentiellement une peau de banane, ça n'est pas forcément une garantie d'honnêteté intellectuelle au niveau des personnes qui ont autorité. Et ça pourrait bien expliquer aussi le discrédit de nos institutions chez ceux qui quittent notre école pour tomber dans la marginalité.


Après avoir dans un premier temps ridiculisé l'orthographe, on en est venu, comme dans une campagne électorale, à ridiculiser sa défense. On peut maintenant tout à loisir la diaboliser, pour parachever l'argumentation.


Dans la stratégie d'ensemble, l'utilisation de l'effet de scandale est comparable à un travail de bulldozer. Elle vise à déblayer le conditionnement psychologique qui rend inconcevable l'idée même d'une réforme profonde de l'orthographe. Les documents quelque peu iconoclastes qui font ce travail laissent toujours entrevoir quelque part le véritable projet de réforme, c'est à dire l'aspect constructif associé, sans lequel ils n'auraient aucun sens.



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B) Deuxième piste permettant de progresser suivant la règle du "gagnant-gagnant" :

encourager les orthographes provocantes de la pub.


Les annonceurs publicitaires n'ont pas attendu l'opération Ortograf pour innover au niveau de l'écriture. Mais les tracts qui encouragent les transgressions, positives de la norme actuelle vont leur donner un relief supplémentaire. En outre, et quelques soient les réactions prévisibles, ces tracts amènent à considérer les annonceurs comme des utilisateurs de la langue française à part entière, et des partenaires responsables de son amélioration et de son avenir.


De ce côté-là l'action est cadrée par deux considérations:


- chaque annonceur est naturellement libre des simplifications qu'il choisit d'adopter,


- dès que le message écrit comporte une certaine longueur, il est recommandé de respecter rigoureusement l'orthographe actuelle sur une partie du message, et de se rapprocher au maximum de l'orthographe phonétique française sur le reste du message. Eviter les simplifications partielles dans la mesure où elles risquent de développer la confusion.


On constate d'ailleurs que, dans les faits, les fautes d'orthographe volontaires sont en général soulignées dans le graphisme, de manière à être bien identifiées comme telles par le public.


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C) Les progrès de l'informatique nous offrent une troisième piste importante où il est possible de jouer "gagnant-gagnant".


Le besoin de mettre en en place un "alphabet gréco-latin universel" est de plus en plus justifié par le développement de la communication internationale, et les concepteurs de logiciels pourraient bien avoir avantage, commercialement parlant, à mettre en place un outil dont les performances dépasseraient largement les besoins particuliers immédiats.


En traitement de texte, l'alphabet phonétique français serait alors immédiatement disponible pour indiquer telle ou telle prononciation à propos de laquelle notre orthographe actuelle nous laisse dans l'incertitude.


D) Quatrième piste pour progresser: utilisation des alphabets enrichis pour l'apprentissage de la lecture et de l'écriture, dans le cadre de l'orthographe actuelle.


Cette piste est susceptible d'intéresser tous ceux, jeunes et adultes, qui apprennent à lire et à écrire le français, et aussi, naturellement, ceux qui ont en charge l'enseignement correspondant.


Un exemple.


Une suite de deux lettres telle que: "on" a, dans la vie courante actuelle, deux prononciations possibles, soit la prononciation française bien connue: "on", soit , dans les mots importés de l'anglais, la prononciation "one".


Dans le cadre de l'écriture d'imprimerie et avec l'alphabet phonétique français, on dispose d'une lettre supplémentaire: c'est le digramme lié, obtenu en ajoutant un trait qui relie les deux lettres o, et n, dans le cadre des documents imprimés. On peut alors réserver le digramme "on" pour la représentation du son "on", et les deux lettres séparées pour la prononciation "one".


Très souvent, et grâce à l'enrichissement de l'alphabet, il est ainsi possible de faire connaitre la prononciation convenable d'un mot, directement à partir d'une écriture de ce mot qui est nouvelle tout en restant parfaitement conforme à l'orthographe actuelle.



On dispose ainsi d'un grand nombre de mots supplémentaires dont l'écriture devient phonétique, ce qui permet de les utiliser avec la "méthode syllabique".



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E) Cinquième piste pour progresser: utilisation de l'alphabet phonétique français pour indiquer la prononciation normale des mots français, de manière plus confortable et plus lisible que l'A.P.I. utilisé actuellement à cette fin.


En raison de leur orthographe trop particulière, certains mots ne se prêtent pas au jeu d'écriture indiqué dans la piste précédente. Dans ce cas, il suffit alors de juxtaposer à l'écriture normale d'un mot, sa prononciation indiquée au moyen de l'alphabet phonétique français.


Cette manière de faire peut répondre à un besoin assez large, par exemple pour indiquer la prononciation normale des noms de lieux. Elle présente l'avantage de favoriser l'adoption des nouvelles écritures, qui, elle-même, ouvre la voie à la réforme souhaitée.



6°) Intérêt et limites des simplifications radicales immédiates.


Tous ceux qui décident de simplifier radicalement l'orthographe en se limitant aux possibilités d'écriture de notre alphabet actuel aboutissent à des résultats très voisins les uns des autres, quant à l'aspect des textes obtenus.


Actuellement, deux initiatives indépendantes vont dans ce sens, chacune assortie d'une action militante exceptionnelle: celle de Mario Périard au Québec et celle de Hans-Jürgen Kolbe. Cette dernière action a été démarrée tout récemment, sous le pseudonyme: "singe", sur le forum "Education" de France 2, à travers le manifeste: "Pour une orthographe claire et sans piège".


La quasi-totalité du public se dirige spontanément vers des réformes modérées, qui s'avèrent chaque fois être un mirage. Par rapport à cette démarche, les tentatives de réforme radicale ont déjà énormément d'avantages, mais, elles ne sont décidément pas encore suffisantes pour pouvoir faire aboutir une réforme considérée à priori comme étant impossible.


On peut dire qu'avec une réforme modérée, on démarre pour s'arrêter au milieu du gué. On perd des repères bien connus sans savoir à quelle règle se raccrocher. En comparaison, les codes proposés par Mario Périard et par Hans-Jürgen Kolbe sont des têtes de pont. Ils sont très proches des objectifs à atteindre. Mais, considérés isolément, ils ne permettent guère de progresser davantage, parce que l'aspect des nouvelles écritures n'est pas convaincant pour un public non préparé et qu'alors une bonne partie de l'argumentation doit se jouer sur la défensive.


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Ces actions gardent les points faibles suivants:


A) L'inventaire des sons retenus comme étant les constituants normaux du français standard est régulièrement remis en question.


B) Certains choix au niveau des lettres adoptées sont eux aussi régulièrement remis en question.


La réponse à ces deux problèmes dépasse les possibilités d'action de simples mouvements militants.


L'enrichissement de l'alphabet , qui caractérise l'opération Ortograf, ne règle pas plus ces problèmes, mais il fournit l'outil pour lui répondre confortablement quel que soit l'inventaire des sons qui pourra être retenu.


C) Les trois pistes suivantes sont inutilisables dans les démarches de simplification radicale immédiate:


- Celle des progrès de l'informatique, où la mise en place d'un alphabet universel est capable de nous apporter l'outil qui répondra à tous nos souhaits au niveau des graphismes utiles.


- Celle de l'utilisation des alphabets enrichis, dans le cadre de l'orthographe actuelle, pour l'apprentissage de la lecture et de l'écriture.


- Celle de l'utilisation de l'alphabet phonétique français pour indiquer la prononciation normale des mots français, de manière plus confortable et plus lisible que l'A.P.I.



D) Trois autres pistes ont été en fait négligées jusqu'à maintenant, malgré leurs potentialités prometteuses, dans ces tentatives de simplifications radicales immédiates, parce que l'attention s'y focalise uniquement sur le code proposé, dans l'espoir de pouvoir offrir d'emblée quelque chose de définitif.


- Simplement en informant le public français sur l'existence d'une orthographe radicalement simplifiée au Québec et sur son efficacité pour donner une certaine autonomie en lecture et en écriture à des enfants handicapés, on peut poser le problème des difficultés scolaires provoquées par notre orthographe, on peut donc ouvrir une brêche dans son système de défense.


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- Les orthographes provocantes de la pub constituent en fait une troisième tête de pont, à partir de laquelle les possibilités de progression sont très grandes, si l'on considère toutes les initiatives qui s'y sont déjà faites spontanément..




- Enfin, dernier point faible observé dans les tentatives de simplifications radicales immédiates, afin d'éviter les polémiques, l'avantage stratégique obtenu grâce au pilonnage du conditionnement orthographique et à l'effet de scandale n'a jamais été recherché, D'où une situation de faiblesse des réformateurs, où les ricanements et tergiversations sont surabondants. Le fait de vouloir éviter la polémique ne permet pas d'échapper à ladite polémique, bien au contraire. Et il est moins handicapant de provoquer une polémique que de la subir.


Le tract intitulé: "Bataille de l'orthographe: attention! le ridicule change de camp!" a été fait pour répondre à cette situation. Il a été utilisé en 2006, en solidarité avec Mario Périard, et repris en 2007, pour un soutien sur le fil de H-J Kolbe.


Des initiatives indépendantes s'intègrent ainsi dans un mouvement d'ensemble solidaire et cohérent.


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7°) Les deux problèmes de normalisation:

- définir en détail la liste des sons qui sont les constituants normaux du français parlé

- choix des graphismes.


On a vu que la réponse à ces deux problèmes demandait des moyens qui dépassent ceux de simples mouvements militants, et surtout que les points en suspens n'empêchaient pas l'action de progresser.


En ce qui concerne la liste des sons, on découvre en fait une situation de laisser aller au niveau de la prononciation. Le langage parlé a été victime d'un effet "méthode globale" comparable à la langue écrite.


Avec des jeunes enfants, il est nécessaire de décortiquer la prononciation des mots, pour bien en identifier les phonèmes, comme il est nécessaire également de décortiquer leur écriture pour bien en fixer la suite des lettres qui les composent.


Etant donné que la lecture normale est fondée sur une identification rapide des idéogrammes, et que l'écoute consiste aussi en une identification rapide du sens des mots, qui s'accomode souvent d'une prononciation médiocre, les priorités pédagogiques situées dans d'autres domaines ont laissé le champ libre pour semer dans les esprits beaucoup de confusions, au niveau de la prononciation comme au niveau de l'orthographe.


Cette situation favorise l'échec scolaire, et on reconnait actuellement qu'une mauvaise identification des sons crée ou aggrave les problèmes liés à la dyslexie.


Le mouvement Ortograf demande aux autorités compétentes de dresser un état des lieux de la réalité de la prononciation du français dans les différentes régions et les différents pays, pour débattre et trancher en ce qui concerne les incertitudes sur la prononciation normale, et aussi pour prendre toutes mesures utiles pour favoriser l'enrichissement judicieux de la palette des graphismes utilisables.


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